Pour une Commercialisation Efficace des Produits Agricoles : Une Approche Locale et Participative

Publié le

20 mars 2025
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Lors du Conseil des ministres du 19 mars 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a souligné l’importance d’une réforme structurelle et globale de la commercialisation des produits agricoles. Il a ainsi demandé au ministre de l’Agriculture et au ministre des Finances de mettre en place un cadre de concertation interministériel pour mieux organiser ce secteur clé.

Cependant, pour que cette démarche soit réellement efficace, elle doit impérativement s’appuyer sur une approche locale. Chaque zone du Sénégal a ses réalités spécifiques, ses contraintes propres et ses dynamiques économiques particulières. Une stratégie de commercialisation définie uniquement à l’échelle nationale, sans l’implication des acteurs de terrain, risque de manquer d’impact.

Une Commercialisation Adaptée aux Réalités du Terrain

L’expérience montre que les politiques agricoles centralisées peinent souvent à résoudre les problèmes concrets des producteurs et des commerçants. Pour réussir, il est essentiel d’associer tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole, notamment :

  • Les producteurs : qui sont confrontés aux défis de l’écoulement des récoltes et du stockage.
  • Les commerçants et distributeurs : qui jouent un rôle clé dans la fluidité du marché.
  • Les intermédiaires et transporteurs : qui assurent la logistique et l’acheminement des produits vers les zones de consommation.
  • Les institutions financières : qui facilitent l’accès aux financements et aux mécanismes d’assurance.
  • Le secteur privé local : qui peut investir et moderniser les infrastructures agricoles.

Plutôt que d’imposer une solution unique depuis les ministères, il est essentiel que le cadre de concertation soit construit en dialogue direct avec ces acteurs du terrain.

Le Rôle de l’État : Faciliter et Encadrer, mais Laisser Agir les Acteurs Locaux

L’État a un rôle clé à jouer dans l’organisation du marché agricole, mais ce rôle ne doit pas être celui d’un gestionnaire centralisé. Il doit avant tout définir un cadre de régulation, créer des infrastructures adaptées et garantir un environnement propice aux échanges commerciaux.

Cela passe par :

  • Une stabilisation des prix pour protéger à la fois les producteurs et les consommateurs.
  • Un développement des infrastructures de stockage et de transport pour limiter les pertes post-récolte.
  • Une simplification des démarches administratives pour faciliter l’accès des acteurs locaux aux financements et aux marchés.
  • Une mise en relation des producteurs et des distributeurs afin de créer un réseau dynamique et efficace.

L’Expérience de CARE : Un Modèle de Concertation Locale

Dans cette logique, CARE (l’Association des opérateurs économiques du département de Mbour) travaille depuis plusieurs années à structurer un cadre de concertation locale pour la commercialisation des produits agricoles.

L’objectif de CARE est de réunir les producteurs, les commerçants, les distributeurs et les institutions financières autour de solutions adaptées aux réalités du département de Mbour. Toutefois, malgré plusieurs demandes auprès du ministère de l’Agriculture, l’association n’a toujours pas obtenu de réponse officielle pour un partenariat.

Or, une meilleure collaboration entre l’État et les initiatives locales est essentielle pour bâtir un système de commercialisation agricole plus efficace, plus équitable et plus durable.

Un Appel à l’Action : Construire Ensemble l’Avenir de l’Agriculture Sénégalaise

L’orientation donnée par le Premier ministre Ousmane Sonko lors du Conseil des ministres est une avancée importante. Mais pour que cette volonté politique se traduise en résultats concrets, il faut une réelle implication des acteurs de terrain.

CARE réaffirme son engagement à travailler avec les autorités et les partenaires locaux pour structurer un cadre de concertation opérationnel, permettant d’optimiser la commercialisation des produits agricoles à l’échelle locale.

L’avenir de l’agriculture sénégalaise passe par une approche locale, inclusive et participative.

Il est temps d’agir ensemble, sur le terrain.